Le fonctionnement du Hang’ART : un café-restaurant accessible

Le Hang’ART est le nom du café-restaurant solidaire. Ce lieu est porté par deux structures : le Hang’ART qui s’occupe de l’activité du café-restaurant et l’association Stand’UP qui favorise l’animation et le lien social. Au Hang’ART, il y a aura donc des clients classiques et des adhérents.

Comme dans n’importe quel café ou restaurant, les clients classiques du Hang’ART consomment et paient le prix affiché pour leurs achats sans avoir besoin d’adhérer. Quant aux adhérents de l’association Stand’UP, quels que soient leurs revenus, ils seront bénéficiaires du principe de libre participation.

La libre participation : qu’est-ce que c’est ?

La libre participation est avant tout un choix. Celui qui consomme un service ou un bien fait le choix de le rétribuer en fonction de la valeur qu’il lui accorde et selon les moyens à sa disposition. Chacun peut donc donner peu ou beaucoup à sa guise, selon sa propre appréciation.

La libre participation permet à chacun d’être libre et responsable de son acte d’achat. Grâce à ce principe, l’association Stand’UP cherche à rendre accessible à tous les budgets ses manifestations pour que l’argent ne soit un frein pour personne.

C’est grâce à la participation juste de chaque participant qu’un équilibre peut être trouvé entre ce qui est donné et ce qui est reçu. C’est grâce à cet équilibre que les activités pourront continuer dans la liberté de chacun et en restant accessible pour tous.

Et en pratique, le principe de libre-participation s’applique comment dans le Hang’ART ?

Sur la partie café, tous les adhérents de l’association Stand’UP peuvent payer leurs consommations en donnant selon leurs moyens. C’est la liberté de donner un peu quand les temps sont difficiles ou de donner plus dès que l’on peut.

Sur la partie restaurant, quatre niveaux de prix sont proposés aux adhérents :

  • la possibilité de donner plus que le prix affiché du menu pour soutenir le projet et l’éthique de l’association Stand’UP ;
  • la formule coup de pouce : une réduction ponctuelle de 25% sur le prix affiché, sans justificatif
  • la possibilité de bénéficier d’une réduction ponctuelle de 50% sur présentation de justificatifs
  • la formule coup de main : la possibilité pour les personnes en grande précarité financière de transformer du temps de bénévolat en menus.

Et chaque jour, tant sur la partie café que sur la partie restauration, l’association Stand’UP reversera au Hang’ART, le montant des consommations de ses adhérents selon les tarifs en vigueur.

La libre participation n’est donc ni de la gratuité, ni de l’assistanat. Au contraire, par ce principe, nous cherchons à impliquer chacun d’entre vous pour que tout le monde puisse bénéficier de nos services et de nos manifestations sans mettre en péril l’existence de l’association Stand’UP et la pérennité du café-restaurant solidaire.

De « Noël ensemble » au Hang’ART : il n’y a qu’un pas

Après plusieurs éditions du réveillon de Noël solidaire, les membres de Stand’UP ont souhaité créer un lieu permettant de revivre ces moments particuliers au quotidien.

Micheline a 63 ans. Célibataire, sans enfant, retraitée depuis trois années, elle s’apprête à passer un nouveau réveillon de Noël seule. Mais au détour d’un passage à la boulangerie, Micheline pose son regard sur une affiche « Noël ensemble ». Un appel téléphonique plus tard, cette Agenaise sait qu’elle ne passera pas ce Noël seule une nouvelle fois. Elle le fêtera en présence de l’association Stand’UP où elle pourra même donner un coup de main. « La solitude est quelque chose qui peut toucher tout le monde. L’argent n’entre pas en ligne de compte face à cela. On peut avoir des moyens financiers importants et être seul pour autant » explique-telle après un réveillon réussi. Cette déclaration qui raisonne comme une forme de constat, est ancrée dans l’esprit des membres de l’association Stand’UP depuis 2010. A chaque réveillon de Noël, elle prend un écho particulier, de plus en plus fort. La solitude ne se cantonne pas seulement à Noël, elle est une souffrance tout au long de l’année. Et quatre évènements par an, pour partager, pour se retrouver, ce n’est plus suffisant. La réalité de cette souffrance, les porteurs du projet du Hang’ART en ont fait un leitmotiv, une injonction à agir.

Comprendre avant d’agir

Depuis 2014, les membres de Stand’UP ont cherché à saisir davantage ce sentiment de solitude, à mieux comprendre le territoire Agenais. Pour cela, les bénévoles ont réalisé une étude de contexte avec l’aide de jeunes en service civique. Là encore, le constat est sans appel : la solitude et l’isolement touchent de plus en plus de monde, peu importe le milieu social ou les revenus. Agen n’échappe pas à cette réalité. En 2010, selon l’Insee, près de la moitié de la population agenaise déclarait vivre seule (personnes âgées, familles monoparentales, étudiants). Si cela ne renvoie pas systématiquement à une vie sociale faite de peu d’échanges et de rencontres, certains sont néanmoins dans cette situation délicate. Et bien souvent, la précarité renforce l’isolement car de plus en plus de personnes s’interdisent aujourd’hui d’avoir une vie sociale en raison de leurs faibles moyens financiers. Même dans les familles où les personnes sont en activité professionnelle, le budget «loisirs et sorties » est la variable d’ajustement pour faire face aux charges quotidiennes.

La vocation du Hang’ART est d’encourager la mixité entre les générations et les cultures. L’ambition de ce lieu est de briser la solitude et les préjugés (au moins) le temps d’un café, d’un repas ou d’une animation, tout en favorisant son accès à toutes les bourses. Le principe de libre participation, qui y sera développé, évite toute forme d’exclusion sociale et favorise la mixité entre les personnes. Dans sa construction, le Hang’ART s’est ainsi développé autour de cette volonté de permettre de rompre la solitude, en créant des espaces de partage et de rencontre privilégié, un véritable lieu de vie participatif. Le Hang’ART souhaite être un catalyseur d’échanges de savoir et de savoir-faire. En son sein, des espaces seront dédiés pour permettre la mise en place d’ateliers, de sensibilisations et autres moments d’échanges (conférences, débats, etc). Dans cet esprit d’ouverture, le Hang’ART permettra aux associations locales et aux structures partenaires de s’investir dans ce lieu pour y organiser les évènements qu’elles souhaitent.

En termes de lieu d’implantation, le centre d’Agen s’est imposé rapidement comme le lieu idoine. Proche de l’hyper-centre, à deux pas du Lycée Bernard Palissy et des quartiers où la solitude et la précarité sont les plus présentes, le Hang’ART a ainsi trouvé son écrin boulevard Édouard Lacour.

 

Le bénévolat : un véritable engagement au service de tous

Le Hang’ART est un projet porté par les bénévoles de l’association Stand’UP. Ensemble, ils ont eu l’idée d’ouvrir un café-restaurant solidaire.

Un café-restaurant solidaire est un lieu d’intérêt public qui a pour ambition de rassembler les gens en créant des liens, entre tous dans le but du mieux vivre-ensemble.

Nous avons décidé d’appeler ce lieu Le Hang’ART.

To Hang en anglais signifie accrocher. Et oui ! Pour créer du lien social il faut d’abord que les gens accrochent !

Le café-restaurant solidaire Le Hang’ART sera un lieu chaleureux, intergénérationnel, multi-culturel et accessible à tous. Un endroit où on pourra discuter, partager, lire, faire des jeux ou simplement se retrouver autour d’une assiette ou d’une boisson. Bref prendre son temps, quoi ! Les personnes peuvent se retrouver autour d’une boisson chaude, d’un goûter ou d’un repas mais ce que chacun attend c’est surtout de l’échange et du dialogue dans le respect de l’autre, et de soi-même.

A l’image de ces valeurs de partage et de convivialité, la gestion et l’animation du lieu s’effectueraient selon un mode participatif. Il serait tenu en partie par des bénévoles soutenus par des salariés. Les bénévoles pourront ainsi proposer des animations et des activités selon leurs compétences. L’idée est que ce lieu devienne un véritable espace d’échange de savoirs et de savoir-faire. Autrement dit, que ceux qui s’impliquent puissent partager avec les adhérents-bénéficiaires leurs passions et leurs loisirs. Et d’autre part, les bénévoles qui le souhaitent, pourraient contribuer, aux côtés des salariés, au bon fonctionnement du café, du restaurant en participant au service ou en confectionnant des tartes salées ou sucrées, des gâteaux, etc. Grâce à ce système, l’aspect convivial et familial du lieu est assuré.

Les bénévoles sont donc libres dans leur implication. Selon ses disponibilités ou ses envies, chacun peut accorder quelques heures par semaine ou par mois. Le bénévolat peut porter sur le service, le ménage, la tenue du café ou l’organisation d’ateliers, de conférences ou d’animation.

Cet endroit serait plus qu’un café-restaurant classique, plus qu’un local pour une association.

Ce serait un véritable lieu de vie, au service des citoyens, mais également des institutions partenaires.